La révolution électromagnétique

Au début du 18ème siècle, la révolution newtonienne avait permis de comprendre la notion de force naturelle. Mais en dehors de la gravitation, aucune autre force naturelle n’était connue. Pendant des millénaires, la foudre fut considérée comme l’expression de la puissance divine, comme un phénomène surnaturel. De même, si le magnétisme et les aimants étaient connus depuis l’antiquité - Thalès de Milet et Pline l’ancien en parlèrent -, cela restait mystérieux et ne dépassait pas le stade de la curiosité naturelle. En 1750, les travaux de Benjamin Franklin affirmant la nature électrique de la foudre marquèrent le début de l’exploration des propriétés de l’électricité, jusqu’à ce que le physicien danois Hans Christian Orsted découvre par hasard en 1820 la relation entre électricité et magnétisme. Dès lors, ce fut un pan entier de la nature qui s’ouvrit à l’exploration scientifique et aux pouvoirs créateurs de l’homme. De l’électromagnétisme, on perçoit surtout les applications pratiques, car la maîtrise de l’électricité a permis l'avènement de la seconde révolution industrielle et aujourd'hui l’électricité est omniprésente dans nos sociétés. Mais la découverte de ces autres forces naturelles, discrètes, peu visibles au niveau humain, et liées encore une fois aux propriétés de la matière, allait bouleverser notre représentation du cosmos : plus colossal, plus “sauvage”, plus agité, plus complexe, plus dynamique, plus inhumain.