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Conférencier : Éric Lowen - Les situations de crise sont inéluctables, elles font partie de l’existence : crises sanitaires, écologiques, économiques, militaires, existentielles, sociales... Or, un des premiers effet des situations de crise est de nous amener à mal penser les crises [plus de détail]
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Cycle - PENSER LES CRISES, pour une réponse philosophique aux crises
Conférencier : Éric Lowen - Les situations de crise sont inéluctables, elles font partie de l’existence : crises sanitaires, écologiques, économiques, militaires, existentielles, sociales... Or, un des premiers effet des situations de crise est de nous amener à mal penser les crises [plus de détail]
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Cycle de 6 cours par Eric Lowen, réalisé du 29 juin au 27 juillet 2023 à la Maison de la philosophie à Toulouse.
Les situations de crise sont inéluctables, elles font partie de l’existence : crises sanitaires, écologiques, économiques, militaires, existentielles, sociales... Or, un des premiers effet des situations de crise est de nous amener à mal penser les crises, à rajouter de la confusion aux problèmes réels des situations de crise. Mot fourre-tout, mot drapeau, mot galvaudé, on parle de crise pour tout et rien. Un des rôles de la philosophie est donc nous aider à penser correctement les crises et la notion de crise, condition obligatoire et préalable pour mieux y faire face. En 1976, Edgar Morin proposait de fonder une nouvelle branche des sciences humaines dédié à l’étude des crises, la crisologie. Partant de cette approche, nous explorerons quelques notions essentielles pour mieux comprendre les crises et y faire face plus philosophiquement, dans une approche philosophique des crises, ou crisosophia.
1 - QU’EST-CE QU’UNE CRISE ? : Il est devenu habituel pour penser notre actualité et l’évolution de nos sociétés contemporaines, qu’elle soit économique, sanitaire ou politique, d’utiliser la notion de “crise”. L’emploi du mot “crise” est banalisé, ce qui amène à l’utiliser dans de nombreuses situations. Pourtant, cette notion est assez récente au point de vue de l’histoire des idées, liée à notre modernité historique. Il convient donc de s’interroger sur la notion même de “crise” qui nous sert à penser les crises. Qu’est-ce qu’une crise ? Tout changement est-il une crise ? Une crise est-elle un fait factuel ou liée à notre manière d’imaginer les événements ?
2 - LE PIÈGE DE LA PENSÉE CRISIQUE : Dans les situations de crise se développe logiquement, inéluctablement, une pensée crisique. Commune à toutes les crises, la pensée crisique fait réfléchir à la crise qu’on subit, mais que valent ces réflexions induites par la pensée crisique ? Permettent-elles de penser correctement les crises ? Avant de réfléchir à la crise, il est peut-être judicieux de réfléchir à la manière dont la crise nous fait réagir et oriente nos pensées. Pour bien penser une crise, faut- il encore sortir des pensées crisiques.
3 - CRISES ET CHANGEMENTS SOCIAUX : Lors des situations de crises, et même hors situation de crise, il est courant de penser que les crises entrainent des changements de société. Mais est-ce vraiment le cas ? Est-ce un fait constaté ou bien est-ce plutôt ce que nous souhaiterions ? On peut constater qu’aucune crise économique, même majeure, n’a amené une société capitaliste à changer de modèle économique. Dès lors, il convient de s’interroger sur la nature des changements qu’imposent aux sociétés les crises et sur la capacité des crises à modifier durablement les comportements humains.
4 - LES RÉCUPÉRATIONS IDÉOLOGIQUES DES CRISES : Les situations de crise ne favorisent pas la pondération, le recul et l’objectivité. Elles sont des occasions privilégiées pour beaucoup de mouvements radicaux, politiques ou religieux, de se faire entendre, en avançant des réponses simplistes et démagogiques pour « expliquer « les crises et surtout pour se présenter comme étant le meilleur moyen d’remédier. Les récupérations idéologiques des crises sont un classique des situations de crise. A tel point que ces rhétoriques de crise et ces idéologies crisiques peuvent devenir le principal problème des situations de crise, plus que les causes factuelles initiales. Dans certains cas, ils peuvent créer eux-mêmes des crises quand il n’y en a pas réellement, afin d’augmenter leur audience et leur pouvoir.
5 - PENSÉE CRISIQUE ET CROYANCES APOCALYPTIQUES : A toutes les époques, les êtres humains ont imaginé des possibilités de fin du monde. C’est une sorte de constante psychologique. Ces apocalyptismes varient en fonction des époques et des circonstances sociales. Depuis quelques temps, les pensées apocalyptiques semblent revenir à la monde, souvent déguisées derrière des peurs écologistes qui ne s’avouent pas comme telles. Depuis quelques temps, les pensées apocalyptiques semblent revenir à la monde dans le cadre des peurs écologistes liées à la “crise” de l’anthropocène, même si elles ne s’avouent pas comme telles. En criant qu’il faut « sauver la terre », que le réchauffement climatique « menace l’Humanité », ne sommes-nous pas en train de transformer de réels problèmes écologiques en nouvel apocalyptisme ?
6 - IL N’Y AURA PAS DE “JOUR D’APRÈS” - Espérances et temps de crise : Lors des périodes de crise pour une société, il est courant de voir apparaitre le thème du « Jour d’Après » dans l’opinion publique, les médias et les réseaux sociaux. C’est la conviction diffuse qu’un changement radical de société interviendra après la crise autant que grâce à la crise : que le jour d’après ne sera pas comme avant; qu’il y aura un « Avant » et un « Après » cette crise; qu’elle va changer la société et les comportements humains; qu’après la crise on va entrer dans un monde nouveau bien différent de l’ancien monde; qu’elle permettra un changement sociétal radical comme si elle était un « Grand soir »… Certains envisagent alors la crise comme étant de nature apocalyptique, signe de l’effondrement de l’ancien monde et prélude à l’apparition imminent d’un nouveau monde. Et suivant la sensibilité de chacun, ce « Jour d’après » sera tantôt positif, tantôt négatif, tantôt écologiste, localiste, végan, décroissant, anti-capitaliste, féministe, solidaire, survivaliste, moins égoïste, plus spirituel… Pourtant, force est de constater qu’une fois les crises passées, ce « Jour d’Après » n’est jamais au rendez-vous. Et si les attentes d’un « Jour d’Après » n’étaient que des espérances utopiques, générées par les pensées crisiques ? Conférence d’Éric Lowen.
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