Machiavel : Les peuples et leurs révoltes selon Machiavel

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Durée : 1h 37m 02s

MACHIAVEL  : LES PEUPLES ET LEURS RÉVOLTES SELON MACHIAVEL

Conférence par Emmanuel Barrot, enseignant de philosophie a l'UTM, donnée le 12/04/2013 à la Maison de la Philosophie

Machiavel est connu pour avoir fondé la science politique en l’autonomisant par rapport à la morale, et avoir théorisé la « raison d’Etat » comme justification principale de la conquête et de l’exercice du pouvoir politique. Dans cette vision dominante les « peuples » ne sont rien de plus, au fond qu’un matériau passif ou une variable d’ajustement de la « virtu » des Princes. Pourtant, du rôle de la plèbe dans la fondation de la république romaine, à la révolte en 1378 des « Ciompi », les ouvriers les plus pauvres de l’industrie textile déjà florissante à Florence, Machiavel prend soin de distinguer différentes figures du « peuple », des plus passives aux plus révolutionnaires, sur fond d’analyse économique et sociologique des conflits de classe, et par là, s’interroge de façon très contemporaine sur ce qui fait qu’un peuple, en quel sens et à quelles conditions, peut conquérir sa liberté et se constituer en sujet politique souverain. A l’occasion de la publication collective de la majeure partie du Livre III de ses Histoires florentines, qui racontent cette révolte de 1378, et conjointement de la présentation que Simone Weil en proposa en 1934 dans La critique sociale comme du premier soulèvement prolétarien de l’histoire (La révolte des Ciompi, Toulouse, CMDE-Smolny, 2013 : http://www.collectif-smolny.org) On interrogera donc cette conception machiavélienne contrastée du peuple, en questionnant ses liens avec celle du prolétariat révolutionnaire qui sera défendue ultérieurement par Marx et Engels.